La Tortue d’Hermann et la méthode de Capture-Marquage-Recapture (CMR)
La Tortue d’Hermann, Testudo hermanni Gmelin, 1789, est le reptile le plus menacé de France. Elle est présente uniquement dans le Var (83) et en Corse (2A et 2B). Cette tortue en danger d’extinction fait l’objet d’un certain nombre de protections et d’évaluation de portées nationale ou communautaire.
Les protections :
- – Liste rouge des reptiles de France métropolitaine (2015) dans la catégorie « EN » (En Danger) pour la population du Var
- – Liste rouge des reptiles de France métropolitaine (2015) dans la catégorie « VU » (Vulnérable)
- – Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore
- – Annexes A et B de la Convention CITES
- – Annexes II et III de la Convention de Berne
- – Article 2 de la Liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire français et les modalités de protection.
Face à l’urgence de préserver cette espèce, des programmes de protection (Programme LIFE Tortue d’Hermann 2010-2015) et d’actions concrètes (Plan National d’Actions en faveur de la Tortue d’Hermann 2009-2014 et 2018-2027) en faveur de sa sauvegarde sont mis en place.
Dans ce contexte particulier, tout projet d’aménagement à proximité ou dans une zone de présence de cette espèce entraine des dispositions particulières de prise en compte de l’espèce : un diagnostic approfondi, un diagnostic adapté ou succinct en fonction de la sensibilité dans laquelle se trouve l’aire d’étude.
La méthode CMR, à quoi sert-elle ?
L’objectif du protocole scientifique de Capture-Marquage-Recapture (CMR) est d’établir un suivi des populations de cette espèce. Une demande de CMR est réalisée en amont (environ deux à trois mois avant l’application de cette démarche) auprès de la DREAL. Les écologues spécialisés pourront estimer au mieux les populations présentes au sein de la zone d’étude et, par conséquent, les impacts potentiels s’il y a des aménagements prévus.
En bref, cette méthode permet de :
- – Préciser l’aire de répartition et/ou la densité des populations de l’espèce
- – Affiner l’effectif des populations et leur répartition sur la zone d’étude
- – Permettre de mettre en place une gestion adaptée des populations
- – Effectuer un suivi scientifique sur les évolutions d’effectifs durant les années suivantes (exemples d’indicateurs d’évaluation : âge, sexe, taille, habitat, densité, noyaux de populations).
À retenir :
Un protocole standardisé a été établi par la DREAL pour chaque prospection de Tortue d’Hermann. La carte de sensibilité a pour but de représenter la potentialité de présence des individus dans une zone donnée (DREAL, 2010). Cette carte a été réalisée lors du PNA 2009-2014. Elle se base sur les données de présence historique de l’espèce, la répartition actuelle ainsi que la démographie des populations connues.
Avant toute prospection de terrain, une demande de dérogation CERFA (n°13 631*01) pour la manipulation et le marquage de spécimens d’espèces animales protégées est réalisée. Des prospections très spécifiques doivent ensuite être programmées dont en ressortent différents types de diagnostics :
- – Un diagnostic approfondi
- – Un diagnostic adapté
- – Un diagnostic succinct
Mise en pratique
Dans le cadre d’une mission en Corse, notre équipe d’experts est allée sur le terrain pour effectuer cette démarche en mai. Des gants sont utilisés pour réduire les risques d’infection.
Pour plus d’actualité, suivez-nous sur nos pages Facebook et LinkedIn.